Description
Maurice Barnouin en impose par sa haute stature. C’est un homme discret, souriant et pugnace. Dieu sait que la pugnacité est une qualité dan ce coin des Cévennes, tout proche du pont du Gard, où la rivière « le Gournier » que l’on traverse à pied en été peut soudainement devenir une furie : un torrent de boue détruisant sur son passage les bâtises et les vignes.
Depuis ce nouveau millénaire, Maurice a reconstruit deux fois ces chais et replanté des vignes. Entreprenant et dynamique, sa curiosité d’esprit l’a poussé à exercer plusieurs métiers à la fois : pépiniériste spécialisé en plants d vignes, agriculteur au Maroc, et bien entendu vigneron, pour notre grand plaisir.
« Anastasie, l’ennui m’anesthésie… », chantait François Béranger. Maurice Barnouin, lui, ne risque pas l’ennui dans son village de Sainte-Anastasie, dans les coteaux du Gardon, sur la route qui mène de Nîmes à Alès. Une zone longtemps dédiée à l’arboriculture. L’aventure commence à la fin des années 50, lorsque le père de Maurice Barnouin achète ce grand domaine planté d’arbres fruitiers pour y développer son activité de pépiniériste. « Tous les printemps, se souvient Maurice, on allumait 8 000 chaufferettes pour éviter que les arbres ne gèlent. » Sa vocation est ailleurs. Ce qui l’intéresse, ce sont les vignerons qui viennent acheter les boutures greffables de vigne que produit son père : « Ils arrivaient avec des bouteilles de leur production, ça me faisait rêver. En fait, c’est ce qui m’a donné envie de faire du vin. » La petite quantité de vin produite alors sur le domaine est de très bonne qualité et révèle le potentiel du terroir. Des sols argilo-calcaires qui conservent ce qu’il faut d’humidité pour faire face aux grosses chaleurs estivales. La fraîcheur qui descend des Cévennes est également un atout, et l’on note 5 degrés d’écart avec les températures enregistrées à Nîmes, et jusqu’à 15 jours de décalage au moment des vendanges par rapport au sud du département.